miércoles, 10 de junio de 2015

CŒUR FOTOGRAPHIÉ


Muchacha en la ventana. Slavador Dalí



La première fois que j'ai rencontré Désirée, elle venait d'arriver de France. Elle était professeur de Français. C'était en 1940. Elle était venue pour passer un cours dans le collège où je travaillais comme concierge. Elle avait 27 ans et j'avais 29. 

Elle, une jeune fille très belle, avec un appareil photo pendu à son cou. Personnage nouveau, exotique, dans un pays inconnu pour elle, sans connaître personne du lieu, je me suis proposé de me faire connaître et, surtout, de la connaître, et si possible, de la séduire. 
 
Au début, elle était silencieuse et timide avec moi. Après, petit à petit, les confidences sont venues et on est devenus amis. Ce qui commença pour moi comme une possibilité d'aventure, se transforma, au fur et à mesure que je la connaissait plus, en passion. Comme nous ne parlions pas la même langue, nous passions les heures à apprendre l'un de l'autre. Je ne savais pas à ce moment-là si le plaisir qu'on éprouvait tous les deux à être ensemble prenait la même importance pour Désirée que pour moi. Je commençais à ruminer des doutes le soir et à m'angoisser. J'aurais bien aimé pouvoir dire tout est bien qui finit bien. En fait, le jour que je craignais, arriva. Elle avait bien fini son travail à Huelva et il fallait qu'elle rentre en France. C'est alors que je me suis rendu compte, tout à coup, que j'étais amoureux de Désirée, et que je ne voulais pas m'éloigner d'elle. 
 
Ma surprise fut qu'elle était amoureuse de moi et de la photographie d'España. Quand nous nous sommes reconnus les sentiments, elle m'a invité à sa maison à dîner la même nuit. J'ai fait la photo le matin suivant, pour moi la garder. Je ne pouvais pas permettre qu'elle partît seule et je suis parti avec elle. J'ai cherché un travail près d'elle et nous commençons ensemble une vie. Et nous avons été heureux et avons mangé des perdrix.

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