Muchacha en la ventana. Slavador Dalí |
La première fois que j'ai rencontré Désirée, elle venait d'arriver de France. Elle était professeur de Français. C'était en 1940. Elle était venue pour passer un cours dans le collège où je travaillais comme concierge. Elle avait 27 ans et j'avais 29.
Elle,
une jeune fille très belle, avec un appareil photo pendu à son cou.
Personnage nouveau, exotique, dans un pays inconnu pour elle, sans
connaître personne du lieu, je me suis proposé de me
faire connaître et, surtout, de la connaître, et si
possible, de la séduire.
Au
début, elle était silencieuse et timide avec moi.
Après, petit à petit, les confidences sont venues et on est devenus
amis. Ce qui commença pour moi comme une possibilité d'aventure, se
transforma, au fur et à mesure que je la connaissait plus, en passion. Comme nous
ne parlions pas la même langue, nous passions les heures à
apprendre l'un de l'autre. Je ne savais pas à ce moment-là si le
plaisir qu'on éprouvait tous les deux à être ensemble prenait la
même importance pour Désirée que pour moi. Je commençais à
ruminer des doutes le soir et à m'angoisser. J'aurais bien aimé
pouvoir dire tout
est
bien qui
finit
bien. En
fait, le jour que je craignais, arriva. Elle avait bien fini son
travail à Huelva et il fallait qu'elle rentre en France. C'est alors
que je me suis rendu compte, tout à coup, que j'étais amoureux de
Désirée, et que
je ne voulais pas m'éloigner d'elle.
Ma
surprise fut qu'elle était amoureuse de moi et de la
photographie d'España. Quand nous nous sommes reconnus les
sentiments, elle m'a invité à sa maison à dîner la même nuit.
J'ai
fait la photo le matin suivant, pour moi la garder. Je ne pouvais pas
permettre qu'elle partît seule et je suis parti avec elle. J'ai
cherché un travail près d'elle et nous commençons ensemble une
vie.
Et nous avons été heureux et avons mangé des perdrix.
No hay comentarios:
Publicar un comentario