La
lumière s'éteignit et seulement de temps en temps, la violente luminosité des
éclairs rendait visible les objets de l’appartement à Fred. Il aperçu son
parapluie, prit son manteau et s’en alla de l’appartement comme si
l’appartement à lui seul ne pouvait supporter le ciel qui dégoulinait sur
Terre. Il
pleuvait beaucoup et les nuages couvraient le ciel complètement. Quand Fred est sorti il n’y avait personne dans les rues. Il était onze heures du soir. Souffrant d'insomnie, il avait pris l'habitude de sortir se promener tous les nuits, pour dégoudir les jambes et les idées. Mais
ce matin-là serait différent. Aussitôt qu'il sortit, Fred trouva un homme qui s'était perdu et qu’avait besoin de trouver une station-service. Fred était un gentil homme. Il
avait 28 ans et il aimerait beaucoup connaître de nouveaux gens. Ernest, qui était le nom de l’inconnu, avait 63 ans et dans sa voiture l’attendait sa petite-fille Angélique,
qui avait 5 ans. Comme
il n'y avait pas de station-service en ville, tous les trois, Ernest, Angélique et
Fred décidèrent d’aller à la ville d’à côté où
certainement la station-service serait déjà ouverte. Il
y avait une route pour aller là-bas, mais Fred connaissait un raccourci
à travers la forêt qu’il avait fait d'innombrables fois à pied. Ils prirent en voiture le chemin de la forêt, quand tout à coup
découvrirent que l’eau était montée et barrait le chemin. C’est alors qu’ils
découvrirent sous le halo du phare, au loin,
un petit castor qui construisait son barrage. Le castor attiré par la
lumière qui l’aveuglait, s’approcha deux, et comme si c’étaient tout à fait
naturel d’entendre parler des castors avec une voix plutôt humaine et une
langue compréhensible, le castor leur dit:
― Oh la, la, la, la, pas possible de traverser par ce côté-ci, messieurs. Suivez-moi, je vour indiquerez où vous pouvez passer la nuit, et demain vous retrouverez le chemin un peu plus loin.
Ce castor les
guida jusqu'à une maison au milieu de la forêt. C'était une maison
petite et accueillante, mais il n'y avait rien à manger. Comme Angélique avait faim, elle
commença à chercher, ouvra les tiroirs, les ferma, regarda dans les placards et
trouva à sa grande surprise, très bien organisés : du chocolat blanc, un peu de sucre, quelques bâtonnets et un ingrédient secret. À côté, un papier manuscrit, en lettre parfaitement
compréhensible, une recette plutôt bizarre : sucettes épicées. Si étrange que cela puisse paraître, ils
passèrent la nuit à fabriquer les sucettes qu’ils trouvèrent délicieuses car, à
chacun, la sucette réveillait le souvenir de saveurs perdues de son enfance. Le
jour venu, à travers la fenêtre, ils découvrirent le chemin que Fred connaissait
bien. Il pensa sans rien commenter que pourtant il n’avait jamais découvert de
maison dans ses promenades. Peut-être je ne l’avais pas aperçu, se dit-il.
Avant de partir, Fred sans savoir pourquoi, garda la recette manuscrite dans la
poche de son manteau et partit avec Angelica et Ernest, ses nouveaux amis, en
quête de la station-service du village d’à côté. Les jours passèrent et il ne
s’en souvint plus de l’incident jusqu’au jour où son patron lui
informa qu’à cause de la crise économique qui fouettait le pays il était obligé
de restreindre son contrat. Il partit, triste, les mains dans les poches et ses
doigts touchèrent le papier. Il décida d'essayer de vendre les sucettes dans le ville. Quand les citoyens du village goutèrent les sucettes épicées,
de bouche à oreille, la nouvelle se répandit dans toute la région. Finalement, Fred pensa que la rencontre avec le castor avait eu quelque
chose de magique, puisque son sort avait beaucoup changé. C’est pourquoi, pour
remercier le castor de l’avoir enrichi, il protégea la forêt, ne permit plus le passage aux voitures et
contrôla le passage des piétons. Il ne retrouva jamais la maison ni ne
rencontra Angelica ni Ernest et pour ne pas avoir la tentation de croire qu’il
avait tout rêvé fut faire une statue de castor en or à l’entrée du parc.
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